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Intérieur cuir ou velours, rolex, chaînes en or, avec son lot de filles maquillées, presque grimées, les ongles fluo, des chaussures de strip-teaseuse aux pieds, équipées de révolvers en toc…
Dans la dernière série de clichés réalisés par le photographe américain Brian Finke, c’est un véritable festival d’artifices où le clinquant semble être le mot d’ordre. Depuis deux ans et demi, il écume les tournages de clip de hip-hop, mitraillant ce qu’on appelle dans le milieu les « hip-hop honeys », ces jeunes filles sexy se déhanchant sur le flow du rappeur, dans les clips dont nous abreuvent l’entertainment américain. Captant les détails d’un monde ultra-codifié, Finke nous révèle les coulisses d’un rêve comme les façonne si bien l’Amérique, dans lequel toutes ces filles n’aspirent finalement qu’à obtenir leur quart d’heure de gloire. Elles se cambrent avec exagération, prennent des pauses lascives devant le rappeur virile, jouant la carte du pimp si répandu, le tout entrecoupé de soufflettes et de quelques dollars lancés nonchalamment sur leurs postérieurs.
Bien entendu, toute l’industrie du hip-hop n’est pas au même régime et loin de moi l’envie d’alimenter les mêmes stéréotypes encore et toujours ! Mais Finke nous donne à voir qu’au final, rien n’est si brillant dans l’imagerie qu’on nous offre si ce n’est le fantasme qui nous habite ensuite.
De nombreuses critiques pilonnent le hip-hop à cause de cette récurrence des clichés sexistes. Les femmes sont des objets mal traités et les hommes, des idiots engoncés dans leurs apparats grotesques. « D’abord, ce n’est pas le seul milieu où ça se passe comme ça, nuance le photographe dans M Le Monde. Et puis, il ne faut pas oublier une chose majeure : c’est du divertissement, rien d’autre ». Il ajoute enfin : « Il n’y a aucune prétention. Mais tous veulent être vus, sortir du lot ». Finalement, tout est une question de recul.
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